Note d’analyse Quelle France dans 10 ans ? | Réduire le déficit des échanges extérieurs de la France La détérioration du compte courant français s'explique principalement par l'évolution défavorable de son taux de change interne, principal déterminant du taux de change réel en union monétaire. Une modération salariale et/ou une intensification de la concurrence dans le secteur abrité permettrait à la France de baisser son taux de change interne et de réduire les déficits de sa balance courante. Publié le : 02/09/2014 Temps de lecture 3 minutes Au cours de la dernière décennie, les performances à l‘exportation de la France n‘ont cessé de se détériorer. La faible compétitivité du secteur industriel est souvent présentée comme en étant la seule cause. Il apparaît toutefois que les performances des secteurs abrités de la concurrence internationale jouent un rôle majeur dans la compétitivité de l’ensemble de l’économie. En effet, dans les secteurs protégés, la forte progression des coûts unitaires salariaux d’une part et l'absence de concurrence d’autre part se traduisent par une évolution dynamique des prix et donc des intrants des secteurs exposés. Veiller à ce que les politiques salariales soient plus adaptées au niveau de la productivité dans les secteurs protégés de la concurrence internationale comme l’immobilier, les services aux entreprises, les services juridiques et comptables, aiderait le secteur exportateur à être plus compétitif. Le rééquilibrage des prix relatifs qui est nécessaire peut être chiffré. De 1999 – avènement de l’Union économique et monétaire – à 2004, le compte courant de la France est excédentaire de 1,5 % en moyenne. Il est déficitaire depuis 2005 de 1,3 % en moyenne. Trois questions se posent alors : i) quel est le niveau d’équilibre (déficit maximal soutenable dans le temps) de la balance courante pour la France ? ii) De combien faut-il modifier le prix relatif des biens non échangeables pour rejoindre cet équilibre ? iii) Quelles sont les réformes à mener pour y parvenir ? Nos estimations, selon les hypothèses faites sur le taux de croissance annuel moyen du PIB nominal dans les années à venir, évaluent qu’un déficit du compte courant compris entre --0,95 % et -0,32 % du PIB serait soutenable. Améliorer la balance courante dans le but de stabiliser la position extérieure nette (qui correspond au besoin de financements extérieurs cumulé année après année) nécessiterait une baisse du prix relatif des biens non échangeables comprise entre 3 % et 9,2 %. Cette baisse du prix relatif des biens non échangeables peut être obtenue à travers une politique de modération salariale, en accroissant la productivité dans le secteur abrité de l’économie, autrement appelé biens non échangeables par certains économistes, et en réduisant les rentes induites par une insuffisance de concurrence dans certains de ces secteurs. Partager la page Partager sur Facebook - nouvelle fenêtre Partager sur X - nouvelle fenêtre Partager sur Linked In - nouvelle fenêtre Partager par email - nouvelle fenêtre Copier le lien dans le presse-papier Téléchargement Réduire le déficit des échanges extérieurs de la France Télécharger la note d'analyse PDF - 1 413.3 Ko Thèmes Macroéconomie Finances publiques Action publique Publié par France Stratégie Auteurs Mouhamadou Sy Citer ou exporter Citer cette publication Fermer Citer cette publication Autres options d'export Pour aller plus loin Les aides aux entreprises en France : de quoi parle-t-on ? On parle beaucoup des aides aux entreprises mais il n’y a de consensus ni sur leur périmètre ni sur leur montant total. Si on reti... Compétitivité Entreprises Finances publiques Note d’analyse 17 juillet 2025 Comment financer le réarmement et nos autres priorités d’ici à 2030 ? Face à la dégradation de la situation géopolitique, la France et l’Union européenne doivent accroître leur autonomie stratégique. ... Finances publiques Action publique Stratégie Note flash 19 mai 2025 Le Haut-commissariat à la Stratégie et au Plan lance des travaux sur les logiques de pluriannualité dans l’action publique La conduite des politiques publiques les plus stratégiques exige de se projeter à moyen et long termes, à travers des logiques de ... Action publique Prospective Stratégie 30 juin 2025
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