REC | Les listes de métiers : un enjeu d’efficacité et de lisibilité des politiques d’emploi et de formation

Une coexistence de pratiques hétérogènes 

Les politiques de l’emploi et de la formation professionnelle tendent à cibler des métiers vers lesquels orienter l’action publique pour améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande de travail et mieux anticiper l’évolution des besoins sur le marché du travail. Elles reposent sur des listes de métiers (en tension, d’avenir, porteurs ou encore stratégiques) conçues par différents acteurs, élaborées à différents échelons territoriaux ou sectoriels mais aussi à partir de divers indicateurs et nomenclatures. Cette multiplicité de listes de métiers s’explique par le renforcement du ciblage de la politique publique, la diversité des dispositifs et la nécessité d’adapter l’action publique aux réalités locales. Mais la coexistence de listes élaborées de façon non coordonnée nuit à leur lisibilité et en limite l’évaluation. 

Une mise en perspective inédite et une recommandation pour un cadre commun

Ce document de travail présente une mise en perspective à destination des acteurs de l’écosystème réalisée à partir d’une analyse approfondie de listes relatives à six dispositifs différents de politiques publiques : Rémunération de fin de formation ; Autorisation de travail (étrangers hors UE) ; Transitions collectives ; Projet de transition professionnelle ; Promotion par l’alternance ; Procédure d’enregistrement au Répertoire national des certifications professionnelles. Ces dispositifs visent à orienter l’offre de travail vers les besoins actuels et à venir du marché du travail, en facilitant l’accès des travailleurs aux métiers en forte demande, en ciblant la formation sur les besoins des entreprises, ou encore en favorisant la mobilité professionnelle des salariés. L’identification des caractéristiques et spécificités des listes de métiers conduit à questionner l’articulation entre leurs usages et les objectifs de politique publique poursuivis, ainsi que la capacité actuelle à évaluer ces outils. 

Cette étude propose également un cadre méthodologique commun destiné, d’une part, à renforcer la cohérence, la lisibilité et l’appropriation de ces outils et, d’autre part, à en rationaliser l’élaboration. Les propositions formulées peuvent faciliter la sélection des métiers dans le cadre du nouveau dispositif « Période de reconversion » envisagé par l’accord national interprofessionnel du 25 juin 2025 sur les transitions et reconversions professionnelles.